Tempête autour de l'utérus
Le jeudi 22 mai 2008Bon, bien sur on commence par une histoire à faire peur. Sauf que moi-même j'aurais eu le même réflexe que les policiers dans cette histoire. Mais c'est à ça que sert la cour. Pour essayer de connaître la vérité. Si la vérité c'est qu'elle a "craqué", elle peut plaider insanité temporaire, comme n'importe qui qui est accusé de meurtre. On ne donne pas plus d'indulgence à un homme qui "craque" sous la pression. Ah, mais je parle comme s'il s'agissait d'un meurtre. Bien sur qu'il s'agit d'un meurtre, puisque quelqu'un a été tué, mais légalement, aux États-Unis comme au Canada, il ne s'agit pas d'un meutre, mais d'une sorte d'avortement illégal. Si l'histoire se passait en Europe par contre, on aurait peut-être reconnu qu'il s'agissait bien du meutre d'un foetus, puisqu'on ne peut plus avorter après un certain temps de gestation? Est-ce dire qu'en Europe on reconnaîtrait que le foetus est une personne à part qui a des droits après tant de semaines de gestation? Et les feministes dans ces pays ne crient pas à la guerre?
Agnès Gruda
Claudia Tucker avait très peur de son mari, un homme rude et abusif. Le jour où il a menacé de la quitter si jamais elle devait concevoir un troisième enfant, la jeune femme l’a pris au mot.
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À son huitième mois de grossesse, Claudia Tucker a craqué. Elle a pris une carabine et l’a pointée sur son abdomen. Puis elle a tiré.
Lorsqu’elle s’est présentée à l’hôpital, il était trop tard pour sauver le fœtus. Des policiers attendaient Claudia Tucker à la sortie de l’établissement avec, en main, un mandat d’arrêt pour meurtre. (...)
«Une fois qu’un gouvernement établit des droits spécifiques pour le fœtus, cela signifie inévitablement un recul des droits des femmes enceintes», dénonce Lynn Paltrow, directrice de la NAPW qui recense des dizaines de cas similaires. (...)
Le 5 mars, les députés à la Chambre des communes ont adopté en deuxième lecture un projet de loi «sur les enfants non encore nés victimes d’actes criminels».
Il s’agit d’un projet de loi privé dont l’adoption n’est pas acquise – mais comme le Parti libéral laisse ses députés voter selon leur conscience sur cette question, l’issue du prochain vote est imprévisible.
«Il y a du monde qui a dormi sur la switch pour que ce projet de loi se rende aussi loin!» s’exclame la juriste Louise Langevin, de l’Uuniversité Laval.
Féministes, syndicats, jeunes avocats et même l’Assemblée nationale du Québec sont unanimes : adopter le projet de loi C-484, c’est mettre un doigt dans un engrenage qui finira, inévitablement, par gruger le droit à l’avortement.
«Il ne faut pas que les femmes enceintes redeviennent des incubateurs de fœtus ! » s’insurge Patricia Larue, de l’Association pour la liberté de choix, dans un cri du cœur qui rappelle des slogans anciens...
«Mais je suis pro-choix, je veux que la femme enceinte qui le souhaite puisse mener sa grossesse à terme», rétorque Ken Epp, député albertain et «papa» du projet de loi. Il cite des cas où des agressions qui ont entraîné la mort d’un fœtus n’ont pas été suffisamment punies au Canada. «Dans les Maritimes, un homme qui a tué un fœtus en poignardant sa femme au ventre n’a eu que 15 ans», fait-il valoir.
Entre les «pro» et les «contre», quelques juristes sont perplexes. Oui, il se peut que Ken Epp ne dise pas tout sur les véritables objectifs de son projet de loi, reconnaissent-ils. Mais en même temps, celui-ci est libellé de manière à ne pas «déborder» sur le terrain de l’avortement et ne comporte donc aucune menace immédiate.
Mais même si le projet de loi C-484 avait une ceinture et des bretelles, une question se pose, selon Louise Langevin : à quel besoin social répond-il? N’y a-t-il pas d’autres moyens de protéger les femmes enceintes, sans traiter le fœtus comme un être à part?
«Suis-je alarmiste? se demande Mme Langevin. Peut-être. On verra dans 10 ans. Mais le mouvement anti-avortement a beaucoup de cordes à son arc, il faut le prendre au sérieux.»
Mais pourquoi diable est-elle restée avec son mari? Je crois que le VRAI problème à résoudre dans cette histoire n'est pas l'accès à l'avortement, ni les droits de la femme sur son utérus, le vrai problème ici est qu'une femme s'est trouvée incapable de quitter une personne violente.
«Une fois qu’un gouvernement établit des droits spécifiques pour le fœtus, cela signifie inévitablement un recul des droits des femmes enceintes»
Et on pourrait aussi dire qu'une fois qu'un gouvernement établit des droits spécifiques pour la femme, cela signifie inévitablement un recul des droit des foetus. De quoi ont-elles si peurs? Pourquoi veulent-elles avoir tous les droits pour elles-même? Nous vivons tous ensemble dans ce monde, hommes, femmes, enfants, foetus. Partageons. Nous vivons dans une société qui privilégie les droits des femmes au détriment des droits des autres. Les foetus ne sont pas les seules victimes, les hommes aussi. 50% des parents au Canada sont des hommes. Mais quand il s'agit des conflits de garde d'enfants, les femmes gagnent en très grande majorité. C'est à croire que nos hommes sont des monstres, ou bien il y a injustice. Mais ça, c'est une autre histoire.
N’y a-t-il pas d’autres moyens de protéger les femmes enceintes, sans traiter le fœtus comme un être à part?
"Sans traiter le foetus comme un être à part?" vous dites? Il est temps de se réveiller mes chères soeurs féministe cyniques, la majorité des femmes saines considèrent déjà que leur foetus est un être à part. Quand une femme est enceinte, elle se frotte la bedaine tendrement. Elle lui parle. Elle lui chante parfois. Ses proches lui donnent des becs, lui parlent aussi et la caressent. Si on voyait un homme parler à sa bedaine comme s'il s'agissait d'une autre personne on l'enfermerait. Pourtant on ne trouve rien de bizarre quand une femme enceinte le fait. Et quand elle n'est plus enceinte, elle ne lui parle plus, pas plus qu'elle parle à ses bras ni à ses pieds. Pourquoi? Parce qu'elle ne parle pas vraiment à sa bedaine mais à l'être à part qui vit temporairement dans sa bedaine. Elle sait que c'est un être à part. La société entière reconnaît que c'est un être à part. Franchement, sur quelle planète vous vivez?
«Suis-je alarmiste? se demande Mme Langevin. Peut-être. On verra dans 10 ans. Mais le mouvement anti-avortement a beaucoup de cordes à son arc, il faut le prendre au sérieux.»
DE BONNES NOUVELLES!!! Elles nous prennent au sérieux.
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